Ce week-end se révèle être une date d’importance dans le petit monde du jeu parisien et même francophone : en effet, samedi et dimanche aura lieu la 9ème édition du festival Paris Est Ludique ! Prenant place sur la pelouse de Reuilly, il permet à tout un chacun de venir jouer aussi bien à des jeux de société, de rôle, de figurines… Des dizaines et des dizaines d’éditeurs, associations et bénévoles (dont je fais partie pour la 4ème fois) seront présents pour vous faire découvrir de futures sorties en avant premières ou de grands classiques. Sans oublier les auteurs présentant leurs prototypes ou encore les nombreux tournois. Le festival grandit chaque année, et avait réuni 20 000 visiteurs lors de l’édition 2018. Souhaitons lui de faire encore mieux cette fois-ci !
Vous l’aurez compris, c’est donc une semaine un peu particulière pour les amateurs de jeu, et en guise de before au festival, plusieurs éditeurs et auteurs organisent des soirées aux détours des nombreux bars à jeux de la capitale. Ce soir, j’étais donc au Café Meisia, où l’éditeur Origames était présent pour présenter ses dernières sorties.

Initialement venu dans l’idée d’y essayer les jeux Cerberus et Le Grand Jeu, j’ai finalement décidé d’écrire cet article pour vous parler de ma surprise ludique du jour : Sakura, le jardin de l’empereur. Derrière cette boîte rose (de la couleur des fleurs de cerisier éponymes) se cache la dernière création du très, très, très prolifique créateur de jeu allemand Reiner Knizia (aussi responsable du jeu d’enchère Le Grand Jeu), soit une course jouable de 2 à 6 joueurs pour des parties d’environ 45 minutes. L’auteur germanique, pourtant adepte de mécaniques assez froides, nous permet ici de nous livrer à un jeu joyeusement chaotique, propice à mettre une ambiance bonne enfant autour de la table.
Commençons par son propos : les joueurs incarnent d’honorables peintres suivant l’empereur du Japon en promenade dans son jardin parsemé de cerisiers en fleur. Chacun cherche à être le plus proche de l’empereur, afin de réaliser son plus beau portrait. Mais pas de précipitation ! La personne impériale est sacrée, et prend son temps pour flâner. Gare au déshonneur pour celui qui ne resterait pas derrière son seigneur…
Sakura nous propose donc un jeu de course sur plateau, où le gagnant sera avant tout celui qui aura réussi à cumuler le plus de points d’honorabilité. Pour cela, les joueurs vont tâcher de placer leur pion le plus proche possible de celui de l’empereur afin de remporter le plus de points lors des 3 décomptes disséminés au fil du parcours. Ils utiliseront des cartes, en reprenant un principe de pose simultanée comme on pouvait le trouver dans l’indispensable 6 qui prend. Chaque carte est numérotée de 1 à 60, une fois que chacun a choisi la sienne face cachée parmi les 5 de sa main, on les révèle, pour ensuite les résoudre dans l’ordre croissant de leur numérotation. Chaque carte enclenchera alors 2 actions réparties parmi 2 séries :
- la première permet soit de faire avancer ou reculer l’empereur, de faire reculer le joueur le plus proche de lui, ou alors de faire avancer le joueur le plus à la traîne.
- La seconde agit toujours uniquement sur le personnage du joueur actif, lui permettant d’avancer ou de reculer, de sauter par dessus le premier (groupe de) joueur présent devant lui peu importe sa distanche, ou bien d’avancer d’autant de cases que de joueurs le devançant.
Attention cependant ! S’il s’agit d’une course, il ne faut pas aller trop vite. Il suffit qu’un pion atteigne celui de l’empereur pour faire reculer le premier de trois cases et surtout perdre un point d’honorabilité (chacun commence la partie avec 5) au joueur concerné. C’est là tout le sel du jeu, et très rapidement, le fun s’installe : quel plaisir de faire en sorte qu’un autre se retrouve obligé de percuter l’empereur, perdant ainsi places et point, alors que soi-même, on fait tout pour éviter cela (mais un incident est bien vite arrivé). Avec son système de sélection de cartes simultané puis d’initiative selon leur valeur, on peut tenter de faire le meilleur coup possible, sans être totalement certain du résultat obtenu, puisqu’on ignore ce que joueront les autres.

Bref, Sakura, le jardin de l’empereur a été une petite révélation, avec ses règles rapides à assimiler, et les fous rires qu’il a immédiatement occasionné parmi tous ceux présents à ma table de 5 joueurs. Il possède ce goût immédiat de reviens-y, et j’ai hâte d’avoir l’occasion de remettre la main dessus et le faire découvrir à mon entourage ! Bien joués monsieur Knizia et l’équipe Origames !
Et enfin, je ne peux terminer cet article sans vous donner rendez-vous à Paris Est Ludique, pour ma part j’y serai présent dimanche pour présenter les jeux surdimensionnés du stand des Jeux à volontés ! Cependant, vous ne m’y verrez pas sous ma forme de chat flâneur ! Essayez de reconnaître qui je suis, on ne sait jamais !