Blazing Beaks: rogue-like sans prise de bec

Sans préméditation, le hasard des articles sur ce blog a fait que petit à petit, j’ai presque spécialisé celui-ci dans la présentation de jeux rogue-like indépendants. Ce serait dommage de s’arrêter en si bon chemin. J’ai en effet pu récupérer le petit jeu Blazing Beaks sur Nintendo Switch, grâce à une jolie réduction offerte sur ce dernier par son éditeur QubicGames.

Tout en pixels simples mais efficaces, le jeu nous met aux commandes de différents animaux à bec armés de flingues. Et c’est à peu près tout, en ce qui concerne son univers. Ne cherchez pas de scénario, bien que le mode principal s’intitule Histoire, il n’y en a aucune. J’imagine que les développeurs se sont simplement dits : « faisons un jeu où on pourra contrôler des bestioles à bec avec des armes ! » Et finalement, pour un rogue-lite très instantané, il n’y avait pas besoin de plus. Peut-être vous demandez-vous pourquoi je ne parle pas directement d’oiseau ? Car aux côtés du canard, du perroquet et autre poulet jouables s’est glissé un ornithorynque. Qui, ne l’oublions pas, est un mammifère. Certes, l’animal pond des œufs et a un bec mou, mais il n’en est pas pour autant un oiseau !

Blazing Beaks pourrait tout à fait être l’enfant légitime de Nuclear Throne et Enter the Gungeon, tout en s’avérant plus simple d’accès que ses illustres aînés. Sa prise en main s’avère être la plus simple du genre : en bon twin-stick shooter qu’il est, il ne vous demandera que l’utilisation des deux sticks pour se déplacer et viser et employer la gâchette de tir. Nul besoin de gérer le rechargement des armes ou la quantité des munitions : le premier se fait automatiquement quand la seconde est illimitée. La seule autre option en cours de jeu sera l’accès à l’une des compétences spéciales, généralement après avoir battu un boss. Cette simplicité fait la force du titre, en se concentrant sur l’essence même du genre : on arrive dans une nouvelle salle, on repère les ennemis, on esquive les attaques tout en éliminant les menaces.

Toujours dans cette idée de simplicité, chaque salle est entièrement contenue sur un même écran fixe, ce qui permet de toujours savoir ce qui nous attend. Pour briser la monotonie toutefois, leurs dispositions sont variées, bien que conservant toujours un aspect parfaitement anguleux. Une fois une salle vidée, une ou plusieurs portes s’ouvrent afin d’aller plus loin dans le monde. Généralement, il s’agira simplement de passer à la salle ennemie suivante. Mais on pourra aussi accéder au marchand, à la salle du boss ou bien à certaines salles verrouillées et autres cachées, proposant de petits défis avec récompense à la clé.

Pour autant, le jeu apporte tout de même ses spécificités afin de se distinguer quelque peu de sa nombreuse concurrence. En premier lieu, à travers son système d’artefacts. Il s’agit d’objets maudits, qui vous infligeront donc des malus pour vous rendre votre progression plus difficile. Pourquoi s’en charger donc ? Car il s’agit du meilleur moyen d’obtenir des équipements bonus dans la boutique. En effet, aux côtés du marchand d’arme attend le collectionneur, qui vous échangera les artefacts que vous lui apporterez contre des objets positifs. À chacun de ces artefacts est affectée une valeur d’échange auprès du collectionneur : plus son malus est contraignant, plus cette valeur sera élevée. Blazing Beaks propose ainsi un intéressant système de prise de risque : pour se simplifier la vie et aller plus loin dans votre aventure, vous aurez tout intérêt à bénéficier du plus grand nombre d’avantages possibles. Mais pour cela, vous devrez au préalable vous charger d’artefacts. À vous de trouver le juste milieu, pour ne pas trop vous charger négativement, écourtant ainsi considérablement vos chances de survie. Dans tous les cas, le calcul de cet équilibre vous revient. Chaque joueur est ainsi libre de décider s’il souhaite prendre de gros risques pour des récompenses en conséquence ou bien se montrer plus prudent et ne compter que sur ses options de base. Évidemment, battre les boss et visiter les salles verrouillées vous permettra également de récupérer quelques bonus.

L’autre intérêt du jeu, c’est l’interactivité entre les ennemis et l’environnement. De nombreux pièges attendent dans les niveaux, que ce soit des pics sortant du sol ou bien des tombes hantées protégées par des fantômes vengeurs. Très vite, on réalise que ceux-ci sont aussi dangereux pour nous que pour nos ennemis. Mieux encore : les monstres peuvent également se détruire entre eux. Il arrive fréquemment que ces derniers s’entretuent, en créant des effets en chaîne : un premier explose en passant sur un pic, ce qui détruira son camarade, lequel lâchera une mare empoisonnée. Bien sûr, il serait dommage de se priver de ces enchaînements, n’hésitez pas à les déclencher vous-même pour faire le ménage plus rapidement.

Pour ne pas bouder notre plaisir, le jeu peut être parcouru en coopération à deux, voire jusqu’à quatre joueurs dans un mode Arène compétitif proposant différentes variantes. Un challenge quotidien ainsi que différents défis sont également disponibles, sans compter que chaque personnage jouable profite d’avantages et inconvénients qui lui sont propre, accordant une rejouabilité accrue.

Bref, Blazing Beaks n’est clairement pas une révolution dans le genre du rogue-like, ni un chef-d’œuvre à marquer d’une pierre blanche, mais il offre un véritable plaisir de jeu immédiat. Les développeurs offrent un petit jeu simple, mais qui sait parfaitement comment procurer une bonne dose de fun. Que ce soit à travers les petits cris irrésistibles poussés par votre personnage ou par les ennemis eux-mêmes, ou bien les tremblements de caméra tellement satisfaisants lors des impacts de balle.
Il n’y a pas forcément beaucoup plus à dire sur le jeu, il m’apparaît en tout cas comme le titre idéal pour s’initier au genre, grâce à sa simplicité : on ne gère qu’une seule arme et compétence à la fois, il n’y a qu’un boss par monde, les temps de chargement sont inexistants, permettant d’enchaîner les tentatives. Car il reste malgré tout un jeu qui demandera plusieurs essais avant d’être terminé, surtout pour les débutants en la matière auquel il s’adresse parfaitement. En tout cas, je ne sais pas pour vous, mais moi, j’avais toujours eu besoin d’un jeu vidéo où je pouvais être un colvert ou un perroquet avec un flingue, je l’avais uniquement ignoré jusque-là !

P.S. : n’étant toujours pas équipé pour récupérer les captures d’écran Switch sur mon ordinateur, les images d’illustration sont en fait des photographies de mon téléviseur. Les couleurs réelles sont évidemment plus vivent, et tirent moins sur le bleu.

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