Pas si facile de trouver l’énergie d’écrire pendant ce confinement ! Heureusement, celui-ci prendra bientôt fin. Que ce sera agréable d’enfin pouvoir remettre un peu le nez dehors afin de prendre l’air. J’avais initialement prévu de vous proposer un article sur Animal Crossing: New Horizon, le jeu qui m’a accompagné tout au long du confinement. Mais finalement, celui-ci arrivera plus tard si j’arrive à sérieusement m’y mettre. À la place, je vous propose aujourd’hui de vous présenter un jeu vidéo indé. Peut-être avez-vous dans votre ludothèque de petits jeux qui ne paient pas de mine. Ils ne sont pas des chefs d’œuvre, et ne marqueront pas l’histoire vidéoludique de leur empreinte. Pourtant, vous y retournez toujours de temps en temps, parce qu’ils procurent des sensations simples et immédiates.
Pour ma part, Horizon Chase Turbo fait partie de ceux-là. Jeu de course arcade conçu par le studio brésilien Aquiris Game Studio, il s’agit de la version PC/consoles parue en 2018 d’un jeu initialement sorti en 2015 sur iOS et Android. Oui, chose rare, je vous parle de l’adaptation d’un jeu mobile. Et quelle adaptation ! En terme de contenu, Turbo ne se moque clairement pas de nous, nous y reviendrons plus tard. Mais avant cela, voyons voir de quoi il retourne.

Horizon Chase s’inspire très clairement des jeux de course arcade des années 80, 90, et ceci dans tous ses aspects : que ce soit ses graphismes polygonaux sur fond fixe, sa musique et bien évidemment sa jouabilité. Résolument arcade, il propose une prise en main immédiate : accélérer, ralentir, freiner, utiliser la nitro. Pas besoin de plus. Vous rappelez-vous de ces jeux de course d’antan ? Ceux qui vous donnaient l’impression d’être placés sur un tapis roulant ? Il en est ici de même. À chaque virage, la route tourne d’elle-même. cependant, afin de bien pouvoir appréhender la piste, c’est au joueur de jouer sur le placement, la vitesse et la trajectoire de son véhicule.
Concrètement, chaque course se présente de la même façon : vous commencerez nécessairement à la dernière place de la grille (la vingtième, dans les modes principaux), et devrez remonter tous vos concurrents afin de remporter l’or. Toujours dans cette idée d’arcade absolu, il n’y a aucun dégât de collision, les voitures peuvent se percuter autant qu’elles veulent, il n’y aura jamais de véritable accident. Tout au plus ferez-vous un roulé-boulé après avoir percuté un élément du décor, ce qui vous fera perdre de précieuses secondes. Car ici, il n’y a pas de temps à perdre. Les courses durent en moyenne 2 – 3 minutes, et le moindre choc pourra facilement vous empêcher d’atteindre les premières places. D’autant plus que la concurrence, gérée par l’ordinateur, s’avère particulièrement agressive. Elle fera tout pour bloquer votre progression : queue-de-poisson, vous rejeter sur les côtés pour vous pousser à la sortie de route, tous les coups sont bons, surtout dans les coupes et circuits avancés. Sans compter que lorsque vous percutez un véhicule devant vous, celui-ci profite d’un petit boost de vitesse, alors que vous perdez en grande partie la vôtre !

Comme si cela n’était pas suffisant, vous avez également un élément supplémentaire à prendre en compte : votre jauge d’essence. Effectivement, si les concurrents n’ont pas à s’en préoccuper, la vôtre se videra tout au long de la course, et à moins de ramasser les bidons répartis sur les circuits, vous pourrez connaître la panne sèche, il n’y aura alors plus qu’à recommencer. Pas si facile d’être un champion ! Heureusement, vous pourrez compter sur votre fameux turbo : chaque course, vous disposez de 3 réserves de nitro, à utiliser au moment opportun pour doubler vos adversaires. Sur certains circuits, il sera même possible de glaner des nitros supplémentaires.
Vous connaissez les bases du gameplay, venons-en aux différents modes. Tout d’abord, le principal : le Tour du monde. Dans ce dernier, comme son nom l’indique, vous allez traverser les différents parcours du jeu destination après destination afin de découvrir plus de 100 circuits, à la difficulté progressive. C’est ainsi 12 pays que vous allez traverser, en partant de la Californie, pour franchir les 5 continents : Brésil (évidemment), Afrique du Sud, Irlande, Japon… Chacune de ces destination sera l’occasion de débloquer une nouvelle pièce de véhicule à choisir parmi trois, lors d’une épreuve spéciale, souvent un peu plus difficile que les autres. Chaque pièce permettra d’améliorer deux des caractéristiques de tous vos véhicules pour le reste du mode : vitesse max, accélération, maniabilité, essence et nitro. Petit à petit, votre véhicule deviendra ainsi de plus en plus performant, en parallèle de la montée en difficulté du jeu. Car, en plus de tracés de plus en plus complexes, l’amélioration des statistiques rend également les circuits bien plus nerveux. Si bien que, là où les premiers s’avéraient très facile d’accès, le dernier quart fait appel à tous vos réflexes. Le jeu se fait ainsi de plus en plus fiévreux, mais avec une courbe de progression très bien pensée, puisque celle-ci se fait toujours de manière progressive.

Ce qu’il y a de bien avec le Tour de Monde, c’est que vous pouvez vraiment l’appréhender sans prise de tête : chaque course est isolée, il ne s’agit pas d’un championnat global. Bien sûr, pour pouvoir progresser, et débloquer les étapes suivantes, il vous faudra gagner des trophées, et récupérer les pièces d’argent disséminées sur chaque circuit. Ce sera également l’occasion de débloquer de nouveaux véhicules afin d’étoffer votre garage. Mais comme chaque course peut être recommencée quand bon vous semble, l’échec n’est pas trop source de frustration, il suffit de réessayer.
À terme, vous débloquerez également des modes avancés, qui vous permettront d’obtenir toujours plus de véhicules : les championnats, et le mode endurance. Le premier se décompose en trois modes de difficulté, chacun étant constitué de plusieurs coupes. Les pièces de véhicule y sont automatiquement sélectionnées par le jeu, en fonction de la difficulté choisie. Une fois les premières coupes remportées, les difficultés supérieures deviennent alors accessibles.
Laissez-moi maintenant vous parler du mode qui m’occupe actuellement : l’endurance. Celui-ci mettra vos nerfs à rude épreuve. Ici, vous allez devoir enchaîner 12, 36 voire les 109 courses, dans l’ultime défi. Comme dans le Tour du monde, vous débloquerez au fur et à mesure les pièces de véhicule, afin d’améliorer vos performances et garder le rythme avec vos compétiteurs. Et il faudra bien le tenir : pour pouvoir passer à la course suivante, il faudra impérativement être placé dans les 5 premiers. Ici, plus que jamais, la bonne gestion des statistiques de votre véhicule est primordiale : que vous soyez en panne d’essence, ou bien que votre vitesse max ne soit pas suffisamment bonne pour vous placer dans les premières places, et tout est à recommencer depuis le début. Fort heureusement, il est possible d’interrompre le mode afin de le reprendre plus tard.
En affrontant ce dernier, on réalise à quel point Horizon Chase Turbo peut vous mettre à l’épreuve : il y a quelque chose de très frustrant de voir à quel point il peut être difficile de récupérer ces fichus bidons d’essence, votre seul moyen de rester en course, quand vos adversaires n’ont pas à s’en préoccuper. Ou bien que votre choix de voiture et de pièces ne vous permet pas de vous qualifier. Bien évidemment, en contrepartie, la satisfaction n’en est que plus intense lorsque l’on arrive à conserver la première place au classement. D’ailleurs, malgré les handicaps, et l’agressivité des adversaires, on voit que les développeurs nous donnent un coup de main, puisque selon les courses et votre positionnement, ce ne sera pas forcément le meilleur au classement qui l’emportera. Pour peu que vous soyez constamment parmi les premiers, vous pouvez donc espérer accrocher la pole position.

Enfin, quelques mois après la sortie du jeu, les développeurs ont ajouté gratuitement un mode complémentaire : la cour de récré. Il s’agit d’épreuves thématisées de quelques semaines, toujours renouvelées, afin de parcourir les circuits dans de nouvelles variantes : moins d’adversaire, mode miroir, sans essence, avec des conditions météorologiques différentes, etc. Une excellente occasion de revenir par petites séances sur le jeu afin de voir les nouvelles friandises proposées par les créateurs. Un effort de maintenir l’intérêt du jeu sur la durée et qui montre tout l’investissement de ses développeurs envers leurs fans, ce que je ne peux que saluer.
Il est temps de s’attarder un peu sur l’aspect technique du jeu : si de premier abord, il peut paraître assez minimaliste, quel plaisir de voir lors d’une course le ciel se lever, ou au contraire la nuit tomber, ou encore l’apparition d’aurores boréales sur les circuits glacés de l’Islande. Oui les graphismes sont simples, mais ils restent terriblement efficaces, certains changements de lumière et de couleur au beau milieu d’un circuit font véritablement mouche. Croyez-moi, lorsque vous serez en pleine tempête à Athènes, ou bien sous les cendres d’un volcan à Hawaï, les conditions rendront la visibilité bien plus difficile. Il faudra alors s’accrocher pour réussir à tenir la piste.
Et surtout, surtout, comment ne pas évoquer la musique composée par Barry Leitch, qui était déjà à l’œuvre sur certains jeux de course des nineties, tels que Top Gear ou Lotus Turbo Challenge ? C’est bien simple, certaines de ces pistes musicales électroniques procurent une telle décharge d’énergie qu’elles ne peuvent que nous booster pour parcourir ces routes à tout berzingue, dépasser tous nos adversaires et briguer la première place. Sur certains circuits, la sensation est telle qu’elle me procure littéralement des frissons de plaisir ! N’est-ce pas ce que peut nous offrir de mieux un jeu de course arcade ? Sur ce point, Horizon Chase Turbo est un succès, une ode au plaisir de jeu simple et immédiat, pour peu que l’on arrive à passer outre ses moments plus frustrants.

P.S. : pour un départ turbo, appuyez sur l’accélérateur lorsque le chiffre 1 apparaît !