Cela faisait un petit moment que je voulais écrire un nouvel article sur un jeu vidéo. Depuis un mois, j’ai passé beaucoup d’heures sur le dernier Assassin’s Creed Odyssey. Si j’ai bien prévu de publier sur celui-ci à un moment, bien que mon temps de jeu soit largement au-delà du temps moyen que je passe sur un jeu console, il se trouve que je n’ai toujours pas terminé son scénario principal. Il faut reconnaître une chose à cet épisode : sa durée de vie force le respect. Toutefois, n’ayant pas encore eu tous les tenants et aboutissants de sa narration, je préfère attendre d’en avoir vu le bout pour pouvoir rédiger quelque chose en parfaite connaissance de chose. Pour le reste, j’ai bien entendu nombre d’éléments à partager sur le sujet. Chaque chose en son temps donc.
Ce premier paragraphe sans aucun rapport avec le jeu du jour rédigé, venons-en à ce qui nous intéresse. Il y a quelques jours, le dernier épisode d’une série vidéoludique que j’aime plutôt bien est paru, le jeu de combat à l’arme blanche Soul Calibur VI. Soyons franc, je n’ai jamais été un très grand joueur de jeux de baston. Il n’y a guère que 2 séries où je puisse prétendre m’en sortir un minimum : Super Smash Bros, et Soul Calibur. Quoi qu’il en soit, j’ai donc eu l’occasion ces derniers temps de voir pas mal de vidéos de ce 6ème opus, ce qui m’a donné envie de relancer une activité amicale que je n’avais plus eu l’occasion de faire depuis pas mal de temps : une bonne vieille soirée jeux de baston entre potes autour du canapé. J’avais même pour l’occasion rebranché ma brave Xbox 360 afin de ressortir certains bons vieux jeux.
Pour autant, je voulais tout de même proposer un jeu neuf, et un peu aguicheur côté graphismes. Soul Ca VI venant de sortir, il était définitivement hors budget. Cependant, j’avais trois autres jeux en tête : Dead or Alive 5, Injustice 2 et enfin Mortal Kombat X. Après avoir fait le tour des boutiques de jeux vidéo à côté de chez moi, et des promotions sur le Playstation Store, il s’est finalement avéré que l’achat le plus économique était le dernier jeu cité, soldé à tout petit prix. Voici donc comment je m’en suis retrouvé possesseur sur PS4.

Au risque d’en choquer plus d’un, j’ai pas mal de la sympathie pour cette série créée par Ed Boon et John Tobias en 1992, et toujours présente de nos jours. Partie de très loin, avec ses images numérisées et son univers kitschissime, ses personnages animés semblent-ils avec un (confortable ?) balais dans l’arrière-train, et bien entendu ses inénarrables fatalities et leurs hectolitres d’hémoglobines et morts outrancières. Oui, aux côtés de séries de baston 2D plus sérieuses telles que Street Fighter ou King of Fighters, Mortal Kombat a doucement fait rire les joueurs pendant des années, se trainant une réputation de simples nanars vidéoludiques.
Et pourtant, au fil des années, de très nombreux épisodes sont sortis. Et si ces derniers ont souvent été relativement moyens, pour ne pas dire très mauvais pour certains, l’amour de leurs créateurs pour les jeux de combat en 2D a fini par payer. Après le rachat de leur studio par Warner Bros, suite à un premier projet en partenariat avec les comics DC (Mortal Kombat vs. DC Universe en 2008), ils ont ainsi pu créer en parallèle de nouveaux épisodes de leur série phare, ainsi que la nouvelle licence de jeu Injustice, se situant intégralement dans l’univers DC Comics. Alternant de l’une à l’autre, les deux se sont mutuellement influencées pour apporter de nouvelles idées de game design. Ainsi arrive-t-on à ce fameux Mortal Kombat X paru en 2015, et jouissant d’une ambiance particulièrement soignée. Cela passe par des petits détails, qui arrivent à faire mouche.
Le jeu propose un scénario se déroulant 20 ans après celui du premier jeu, rebooté dans le précédent opus. Occasion d’introduire une nouvelle génération de personnages, dont les enfants et autres neveux des héros humains de la saga (ce que tous ne prennent pas la peine de faire, coucou Soul Calibur 5). Car oui, un vrai mode histoire est disponible, alternant avec une grande fluidité entre les cinématiques et les combats. Divisé en plusieurs chapitre, chacun permet de jouer un personnage pour 3 – 4 combats, avant de passer au suivant, tout en déroulant une trame globale. Bien sûr, l’aspect série B n’est pas gommé, mais dans une telle série, il ne pourrait en être autrement.

Le soin apporté à cet univers se retrouve par ailleurs dans tous les combats. NetherRealm Studios propose quelque chose de rare dans le milieu du jeu de baston : un doublage français intégral, que l’on retrouve dans tous les modes de jeu (à l’exception des iconiques « Finish Him » et autre « Get over here ». Ainsi, même en jouant contre un ami, quel que soient les personnages que l’on choisit, ceux-ci échangeront avant le combat quelques mots toujours personnalisés, ce qui renforce grandement l’immersion. Autre idée sympathique : la transition entre chaque round se fait naturellement, le vainqueur fanfaronne, pendant que le vaincu se redresse et nous voilà reparti.
Un autre point me plaît beaucoup : l’interaction avec le décor. Dans la plupart des jeux de baston 2D, les niveaux ne sont là que pour faire jolis. Ici, ce qui avait été introduit via Injustice fait son retour : certains éléments du décor pourront servir pour se propulser rapidement à travers le stage, quand d’autres pourront carrément être envoyés à la tête de son adversaire pour lui infliger des dégâts.
Côté personnage, le jeu de base en propose pas moins de 24 jouables, dont 8 sont totalement inédits. Mais surtout, chacun d’entre eux dispose de 3 variations de style de combat. Si toutes les attaques de base et la plupart des coups spéciaux sont toujours identiques, 2 – 3 techniques spéciales différent selon la variation choisi, permettant d’adapter son style de jeu selon ses préférences : offensif / défensif, au corps à corps / à distance, etc. Connaître et maîtriser chacun de ces styles demandera donc du temps, d’autant que la plupart des personnages arrivent suffisamment à se distinguer des autres.

Pour ce qui est de la maniabilité, nous sommes face à un compromis assez intéressant. La rigidité propre à la série est toujours relativement présente, principalement dans les sauts et attaques aériennes, toujours un peu ridicules. Pour autant la prise en main se fait très facilement, et les animations des personnages ont été particulièrement soignées, certaines forcent même l’admiration. Sortir les coups spéciaux se fait toujours très facilement, les manipulations s’effectuant à base de quart de cercle et autres avant – arrière + coup. On y trouve donc vite ses marques.
Le jeu sait qu’il est avant tout typiquement arcade, et est pensé comme tel. Inspiré de ce qui se faisait encore une décennie avant, il propose une pléthore de contenu à débloquer via l’argent gagné à chaque combat : rendez-vous dans la krypte, pour récupérer des concept arts, mais aussi de nouvelles fatalities, voire des costumes alternatifs.
Surtout, impossible de ne pas évoquer les combats « teste ta chance », avec des bonus et malus tous plus délirants les uns que les autres : des portails téléporteurs, des jets de rockets, le sol qui s’enflamme, des bonus de soin et de défense qui apparaissent sur le sol… les possibilités sont nombreuses. On se concentrera principalement sur les combats classiques, mais ce mode est suffisamment original et fou pour ne pas y faire un tour de temps en temps.
Résultat ? Bien sûr, Mortal Kombat X n’est pas le jeu de baston ultime, mais manette en main, le plaisir de jeu entre amis est réellement présent. D’autant plus qu’il s’avère très agréable à regarder, grâce à son moteur graphique très propre. Je précise tout de même qu’il n’est pas à mettre entre toutes les mains, ses fatalities toujours plus gores pourront en choquer certains, mais cette violence est tellement over the top, qu’elle en devient cartoonesque. Ce que l’on voit à l’écran est totalement exagéré, le jeu le sait, et il s’en amuse totalement. Et moi, particulièrement lors de séances entre amis, cela m’amuse aussi beaucoup. Le jeu vidéo peut être très sérieux, mais il peut également être là tout simplement pour le fun, ce que ce Mortal Kombat nous rappelle constamment, merci à lui.