Dans la vie, il ne faut jamais rester sur un échec. Cet après-midi, j’étais allé voir l’étrange pavillon rouge et blanc dressé sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris, et en libre accès. Je voulais voir de quoi il en retournait, mais aussi prendre de jolies photos pour vous les présenter dans un bel article ici-même. Au final, il se trouve que j’ai passé ma visite à prendre des photos sans carte mémoire dans mon appareil.
Vous imaginez bien que lorsque je me suis rendu compte de cela en voulant récupérer les images sur mon ordinateur, j’ai été passablement déçu. Mais qu’à cela ne tienne, si j’avais tout d’abord décidé que sans ces dernières, cela ne valait pas le coup d’écrire sur le sujet, j’ai finalement changé d’avis. Alors allons-y : parlons un peu de Furoshiki Paris.
(photo tirée du site l’Express)
Vous n’êtes peut-être pas sans savoir que cette année, nous fêtons le 160ème anniversaire des relations diplomatiques franco-japonaises. À cette occasion, un immense programme culturel a été mis en place, sous le nom de Japonismes 2018, qui réunit de nombreuses expositions et autres évènements, dans toute la France, et ce jusqu’en février 2019.
Dans ce cadre, Paris et Tokyo organisent depuis ce mois de février jusqu’à la fin de l’année un Tandem, proposant ainsi une série de manifestations croisées afin que chaque ville puisse découvrir un peu mieux sa lointaine partenaire. Le tout sous un thème général dédié : « Comment la modernité réinvente la tradition ».
C’est ainsi que du 1 au 6 novembre était apparu sur la place de l’hôtel de ville un étrange pavillon ressemblant à un immense emballage rouge et blanc. Il s’agissait d’une exposition éphémère visant à présenter une spécialité typiquement japonaise : le furoshiki. De son nom construit autour des mots « furo » (bain) et « shiki » (étalé), il est une étoffe de tissu carrée servant à l’emballage. Il permet ainsi de transporter aussi bien des vêtements que de la nourriture, ou à offrir des cadeaux. Pour mieux le visualiser, pensons notamment aux bentos des lycéens ou bien aux baluchons des voyageurs que l’on voit dans de nombreux films et autres animes nippons. Mine de rien, le furoshiki est utilisé depuis le VIIIème siècle, et prit son nom actuelle sous l’ère Edo alors qu’il était utilisé pour protéger ses vêtements et affaires dans les bains publics.
En fin de compte, les couleurs du pavillon reprenaient bien évidemment l’un des motifs traditionnels liés à ce carré de tissu. À l’intérieur de ce dernier, après la présentation de quelques pièces historiques ainsi qu’une amusante animation vidéo explicative, un beau travail de mise en scène avait été effectué, afin de permettre aux visiteurs de déambuler aux milieux de nombreux furoshikis conçus à cette occasion, par des artistes et créateurs français comme japonais, dont certains noms célèbres comme Takeshi Kitano ou bien Agnès B.
Une fois cette partie passée, l’on pouvait aller découvrir des dizaines d’autres paquets furoshikis tombant du plafond, formant un véritable jeu de formes et de couleurs. Enfin, avant de ressortir, une immense table sur laquelle étaient posés différents objets, des carrés de tissu ainsi que des tablettes proposant des vidéos tutorielles permettaient de s’essayer soi-même à l’art de cet emballage ancestral et très écologique. D’ailleurs, une expression était largement mise en avant dans les textes des panneaux explicatifs : le furoshiki se présente comme le « premier eco-bag du monde ». Manifestement, ces ateliers DIY remportaient un petit succès, de nombreuses personnes s’essayaient à l’exercice, pendant que d’autres les regardaient, le sourire au lèvre.
(photo tirée du site La Croix)
Pour compléter le tout, les (très nombreuses) statues de l’hôtel de ville ont eu droit à leur propre sac, et les colonnes Morris de l’avenue des Champs-Élysées ont aussi été redécorées afin d’ajouter une touche humoristique et suscitant la curiosité des passants, une opération intelligemment menée.
Une telle exposition pouvait sembler bien anecdotique, il n’en reste pas moins vrai que tous ces motifs, pour certains très artistiques, ainsi que les innombrables utilisations qu’il est possible de faire d’un simple carré de tissu offraient une intéressante découverte. Il y a très certainement de bonnes idées à tirer pour en faire soi-même l’usage au quotidien.
Les festivités en l’honneur du Japon et de Tokyo sont loin d’être terminées, je vous invite tous à être curieux, et suivre le programme ! Pour ma part, je compte bien aller visiter quelques expositions, ce serait vraiment dommage de passer à côté d’une telle saison culturelle. Affaire à suivre, donc.