De la difficulté d’écrire

Comment est-ce que l’on fait quand on n’arrive plus à écrire ? Fin 2017 j’avais créé ce blog pour reprendre la rédaction d’articles et l’écriture de manière générale. Quand j’étais petit, l’une des choses que je préférais faire, c’était d’écrire des histoires. Je m’inventais de petites nouvelles, à hauteur d’enfance. À l’école, rien ne me plaisait plus que les rédactions faisant appel à la créativité et l’imagination. Et ce, jusqu’au lycée, où les choses devenaient plus serious business. J’avais même eu ma petite heure de gloire en fin de primaire, quand ma nouvelle d’un voyageur spatial échoué sur une planète dominée par les dinosaures fut publiée dans le journal du village où ma famille habitait alors.

En grandissant, ma capacité à rédiger de la fiction s’émoussa au fil de lectures plus adultes et d’un niveau d’exigence plus élevé attendu par les années lycées et études supérieures. Malgré cela, avec un bac littéraire et des études en langue française et en linguistique, j’ai eu pendant des années le sentiment que l’écriture était la seule chose dont je sois vraiment capable. D’accord, je ne créais plus de fiction comme avant, mais il me restait toujours la possibilité d’écrire au moins des articles. D’ailleurs, j’avais tenu 2 précédents blogs dédiés aux jeux vidéo lors de mes années étudiantes et un peu après.

Plus jeune, parmi les métiers que je m’imaginais faire une fois adulte, il y avait celui d’architecte (bien sûr, j’ai grandi en jouant aux Lego, sauf que j’étais incapable de faire une figure propre en géométrie), et aussi sans grande surprise celui de journaliste. Mais comme souvent, face à l’effort nécessaire pour accomplir un projet sérieux, j’ai pris peur. Je n’ai pas tenté d’entrer au CELSA, l’école de journalisme parisienne. Pas plus que proposer un scénario pour monter un dossier afin d’intégrer une école de jeux vidéo. Après mon master, au lieu de chercher un métier faisant appel à mes capacités créatrices, j’ai pris ce qui me semblait peu risqué, cédant au manque de confiance en mes capacités : j’ai travaillé dans le support client.

Et j’y suis resté plusieurs années, passant d’un employeur à un autre, sans trop de satisfaction (excepté lorsque je réussissais à me rapprocher du milieu du jeu vidéo grâce à cela). Mais j’étais incapable de me satisfaire de tels emplois, qui n’étaient qu’alimentaires et ne répondaient jamais à ce que j’imaginais plus jeune faire de ma vie.

À 30 ans passés, j’avais donc décidé d’enfin prendre ma vie en main. J’avais au moins fini par laisser l’impasse qu’était le support client derrière moi. Il me restait désormais à enfin trouver la voie où je me sentais à ma place. Et plus simplement, être plus actif, plus productif. Ne plus attendre que rien d’intéressant ne se passe, ne pas juste me laisser porter mollement.

Je voyais la création de ce blog comme l’un des moyens d’avancer sur ce chemin. Dix mois après, je résumerais cela par un « peut mieux faire ». Une douzaine d’articles publiés sur la période, ce n’est pas grand chose. Pourtant, ce ne sont pas les sujets d’articles qui me manquent. Mais posé face à la feuille/l’écran blanc, le plus souvent je sèche. Je me crée une montagne faite de différentes strates : on y trouve de la peur de ne pas réussir à exprimer ce que je veux et qui soit acceptable pour mon niveau d’exigence décidément trop élevé, de l’impatience, de la paresse, ou encore de l’incapacité à rester concentré sur la durée.

Et nous voilà aujourd’hui. Je me trouve toujours agacé de voir que je n’arrive pas à avancer comme je l’aimerais. Comment faire quand on n’arrive pas à écrire ? Quand on a l’impression de ne pas avancer ? On décide pour une fois de passer outre son ego mal placé, et accepter de partager cette situation. Cela fait toujours du bien de se dévoiler un peu. De lâcher un peu de lest.

Alors voilà ce petit article, qui ne parle pour une fois véritablement que de moi. Après tout, on connaît tous des états d’âme, vous, moi, tout le monde. Si on essayait d’être un peu plus indulgent envers soi-même ? On est tous humain, avec les imperfections qui vont avec, non ?

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