Seconde moitié du mois d’août, cette semaine Paris est vide comme jamais dans l’année. L’occasion idéale pour aller voir une exposition en toute tranquillité. Parmi les musées de la capitale dont j’apprécie particulièrement le travail, il y a celui du Quai Branly. Inauguré en 2006, celui-ci avait notamment recueilli les collections de l’ancien musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie, situé dans le palais de la Porte Dorée, fermé en 2003. Ainsi donc, le musée du Quai Branly, également connu sous le nom un petit peu long de musée des arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques a pour intérêt de présenter des collections « d’art premier », mais il va bien au-delà de ça. Il agit comme une fenêtre sur le monde, l’ailleurs, et l’autre.
Ses expositions, toujours richement fournies et documentées, suivent totalement ce précepte. Elles ne m’ont jamais déçu jusqu’à maintenant. Élargir ses connaissances, mais aussi sa vision du monde, difficile de dire non. Cela fait du bien de s’éloigner parfois de l’art, la culture et l’histoire de notre civilisation européenne. Se rappeler qu’elle n’est pas l’unique vérité humaine, mais qu’une proposition parmi tant d’autres au cours de l’histoire.
Cette petite présentation étant faite, je suis donc allé découvrir l’exposition principale du musée pour cette année 2018, Peintures du Lointains. Celle-ci présente la collection de peintures conservée au musée, principalement issues de l’ancien musée originel du palais de la Porte Dorée, le musée des colonies. L’occasion de rappeler que celui-ci avait été édifié à l’occasion de l’Exposition Coloniale de 1931, marquant l’apogée de la colonisation française, quelques années avant sa fin. Autant dire que le Quai Branly a fait le choix d’un sujet délicat, mais indéniablement nécessaire.
Découvrir ces peintures permet de se rendre compte des multiples facettes du regard que les artistes français, et plus largement le pays portaient sur ces horizons lointains pendant plusieurs siècles. Le mot le plus important est alors l’exotisme. Celui-ci contient à la fois l’idée de ce qui est autre, « pas comme moi ». Mais aussi un monde idéalisé. L’exposition fait en sorte d’illustrer cette ambivalence. Elle n’occulte pas les œuvres illustrant la mentalité d’une période de l’histoire où les mentalités étaient différentes. Tout en rendant hommage à ces artistes qui ont cherché à montré plus naturellement, respectueusement, ce qu’étaient ces lointains exotiques, parfois distincts, parfois proches.
Pour être honnête, je dois dire que face à certaines œuvres de l’exposition, j’ai ressenti un certain malaise. Être nez à nez avec l’illustration de la mentalité que pouvait être celle de la société française il n’y a encore pas si longtemps n’est pas une sensation très agréable. Mais je crois qu’il est important de ne pas fermer les yeux sur ce qui a fait partie de notre histoire, afin de mieux comprendre d’où le monde dans lequel nous vivons vient.
Si vous voulez voir quelques photos supplémentaires, je vous renvoie vers mon Flickr.